Pour cette première année du séminaire, nous aborderons notre objet à partir de questionnements généraux, afin d’introduire la réflexion sur les masculinités et la santé. Les dernières séances du séminaire seront toutefois consacrées à la présentation d’enquêtes en cours, menées par les organisateurs/trices du séminaire. Le séminaire s’appuiera également sur les textes importants de ce domaine de recherche.
- 17 octobre 2016 : Séance introductive, état du champ et problématisation.
- 21 novembre 2016 : Travailler sur les masculinités et la santé revient-il à travailler sur la santé des hommes ?
- 16 janvier 2016 : Les masculinités et la question du corps dans les recherches sur la santé.
- 20 février 2017 : Les travaux sur le genre et la santé n’abordent-ils pas déjà les questions posées par les travaux sur les masculinités ? S’intéresser plus spécifiquement aux masculinités est-il vraiment utile ? Ne s’agit-il pas simplement de compléter les travaux consacrés à la santé des femmes ?
- 20 mars 2017 : Thématiser son approche (« masculinités et santé ») abolit-il les disciplines ? Autrement dit, parvient-on plus facilement à faire de l’interdisciplinarité en « ouvrant » un domaine de recherche thématique ? Va-t-on parvenir à une grande réconciliation des sciences sociales et des sciences de la santé ?
- 15 mai 2017 : Masculinités adolescentes et santé, présentation des travaux d’Arthur Vuattoux + Masculinités et vieillissement, présentation des travaux de Régis Schalgdenhauffen
- 19 juin 2017 : Masculinités et parentalité, présentation des travaux de Marc Bessin / Synthèse du séminaire et réflexion sur le programme de l’année suivante.
Ce séminaire porte sur le genre et la santé, en mobilisant les travaux sur les masculinités. Il reviendra d’abord sur l’évolution des recherches menées dans l’univers académique anglo-saxon depuis les années 1980 et surtout 1990. Centrés sur la socialisation masculine et prêtant aisément à l’essentialisation des rôles de sexe, les premiers travaux concernaient principalement la « santé des hommes » au sens des spécificités pathologiques du corps biologique masculin (cancer de la prostate, pathologies génitales masculines) et de la socialisation masculine (violence dans les rapports de genre, suicide, etc.). Par la suite, on a davantage pris en compte le contexte social dans lequel la « santé des hommes » devait être inscrite pour fournir des clés explicatives plus pertinentes. Cependant, ces recherches n’ont généralement pas échappé à un réductivisme associant mécaniquement « masculinité hégémonique » (R. Connell) et prise de risque, alors même que des enquêtes ethnographiques montraient que les masculinités les plus traditionnelles peuvent recéler des pratiques de prévention par les pairs non négligeables. Nous explorerons ces pistes en étudiant plus généralement la question de l’intervention par et/ou auprès des hommes. Ses aspects genrés, l’empowerment des hommes face à leur santé, le rapport entre masculinité et recours au soin seront abordés.
Nous interrogerons cette année les rapports entre masculinité et santé au prisme des parcours de vie, en mettant en rapport la santé et les processus biographiques au masculin. Les événements de santé sur lesquels nous nous concentrerons permettront de mettre au jour ces rapports aux temporalités biographiques et les normes de celles-ci. Ces épreuves sanitaires permettent d’observer l’ordre du genre et les manières dont il se reconfigure dans le processus biographique.
Le séminaire s’appuiera aussi sur des recherches exploratoires en cours portant plus spécifiquement sur le rapport des adolescents à la prévention des risques sexuels, de la violence, des addictions et des risques routiers ; sur l’implication des hommes adultes dans la parentalité et les soins aux enfants, et la manière dont ils y intègrent des normes de prévention ; et enfin, pour observer des normes de prévention ayant plutôt fonctionné, sur le vieillissement des hommes gays en bonne santé.