Festival international de sociologie 2017 – Appel à communication

La fabrication des corps au 21e siècle : Éduquer, soigner, augmenter, identifier.

Co-organisée par le laboratoire Lorrain de Sciences Sociales de l’Université de Lorraine (2L2S) et par la société d’émulation des Vosges (SEV), la deuxième édition du Festival International de Sociologie (FISO) a choisi de se saisir d’une autre importante question posée par Marcel Mauss dès 1934 et aujourd’hui remise au cœur des débats sociaux, politiques et scientifiques : celle du corps. Lieu de projection des normes et des valeurs façonnant une société dans une époque donnée, mais aussi, instrument par lequel être au monde et y agir, le corps constitue, en effet, un excellent analyseur du « social » (Bourdieu, 1980 ; Berthelot, 1988 ; Détrez, 2002 ; Fassin et Memmi, 2004). La multiplication des parutions et des manifestations scientifiques prenant le corps pour objet témoigne – s’il en était besoin – de la vitalité de la notion et de la vivacité des réflexions qu’elle suscite.

Mais la question du corps n’est pas seulement l’affaire des scientifiques. Elle est aussi celle des citoyens : le « corps est politique » comme nous l’ont tôt enseigné les mouvements féministes et il est aujourd’hui l’objet d’une dynamique de repolitisation tout à fait particulière. D’un côté, il devient un critère d’accès à des droits sociaux ou politiques fondamentaux (Fassin, 2010). Exposer son corps pour en montrer la « bonne tenue » ou les failles, en vue d’accéder à des aides sociales ou à des prestations compensant la perte d’autonomie, se soumettre à des procédures de mesure corporelle permettant d’apprécier l’âge, les états de santé psychique ou physique dans le cas des politiques migratoires contemporaines : les exemples sont légion. De l’autre, il est aussi utilisé pour défendre des visions tout à fait particulières de ce qu’est « l’humain » et de la manière dont il doit se (re)produire, se soigner, se réparer, s’améliorer ou mourir. C’est, en effet, au nom de la protection d’un corps « naturel » (dont la teneur est peu questionnée) que plusieurs mouvements sociaux, culturels et politiques agissent dans l’espace public en proposant des « bonnes manières » de concevoir et de faire naître les enfants, de recourir aux technologies de « réparation » du vivant ou à celles le faisant mourir (cf. les débats sur les nouvelles technologies de reproduction, sur l’utilisation des nanotechnologies, sur la fin de vie, etc.). Lire la suite …. appel-a-communication-fiso-2017-pourdiffusion

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